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15 décembre 2011

Burundi-Gatumba : la perpétuité requise pour 10 des accusés et 40 ans d’emprisonnement ferme pour le reste

Journal Iwacu
Les 21 coaccusés dans l’affaire du massacre de Gatumba étaient encore une fois à la barre ce 14 décembre. Le procureur de la République a requis la perpétuité pour 10 d’entre eux et 40 ans d’emprisonnement ferme pour le reste. Frustrée de n’avoir pas eu l’opportunité d’entendre la version des personnes impliquées par les accusés, la défense est aussitôt sortie de la salle d’audience et annonce qu’elle va interjeter recours. Le jury a mis en délibéré le procès.
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Nzarabu (au milieux) et ses codétenus avant
l’audience publique. ©Iwacu


« La justice burundaise nous chagrine, elle est corrompue. Même les avocats des présumés coupables ont refusé de clôturer le procès », s’exprime d’une voix très forte un membre des familles qui ont perdu les leurs dans ce massacre perpétré dans un bar à Gatumba, le 18 septembre 2011.

Le ministère public a cité comme auteurs du drame : Joseph Sahabo (Kabizi), Gaston Sibomana, Etienne Bizozabishaka, Innocent Ngendakuriyo (Nzarabu), Issa Nyandwi, Jean-Claude Nsabimana (Nzungu), BPP2 Ernest Ndayisenga, OOP2 Jean de Dieu Nizigiyimana, Emmanuel Habonimana, Lt. François Niyonkuru. Les coauteurs sont, selon toujours le procureur, Jérôme Nzopfabarushe, Alexis Hakizimana, Edmond Mbonimpaye, Emmanuel Nizigiyimana, Benjamin Niyonzima, Amos Nshimirimana, Ferdinand Ngabireyimana (Mabele), Gaspard Njangwa, Mélance Niyonzima, Jean-claude Ntigirinzigo, Théobart Mfundo.

Avant que le ministère public ne termine le procès, les avocats des accusés ont demandé, en vain, que le jury leur accorde la parole : « Le procès s’est terminé dans la confusion. C’est une parodie de justice. Nous avons voulu dire au jury que nous ne pouvons pas clôturer le procès sans que nous ayons entendu la version des personnes citées par nos clients. Nous donc avons décidé de sortir pour ne pas cautionner cette décision », précise Segatwa Fabien, un de ces avocats. Ces derniers exigent que les hauts gradés de la police et du Service National des Renseignements, cités par Nzarabu et Mabele, soient entendus par le jury.

En outre, maître Segatwa avait précisé, au début du procès, que son client Nzarabu et d’autres à Rumonge pourraient être assassinés par un certain Gaspard Siha, chargé de les surveiller et de leur apporter de la nourriture : « Depuis hier, ils n’ont rein mangé de peur d’être empoisonné », fait savoir Me Segatwa.

Certains rescapés du massacre de Gatumba ont eu l’occasion de témoigner. Hélmenegilde Nyandwi a toujours des éclats de grenades logés dans les côtes droites. « J’étais à l’intérieur du bistrot Chez les Amis lors de l’attaque. Une personne en tenue policière est entrée et a directement ouvert le feu. Je n’entendais que des pleurs et des cris. » Il affirme que d’autres coups de feu ont été tirés pendant trois à quatre minutes : « L’homme en arme et en tenue policière a achevé trois personnes qui agonisaient. J’ai entendu un bruit très assourdissant et l’assassin est reparti. »

Juste après, poursuit Hélmenegilde, d’autres policiers sont entré dans le bistrot en demandant s’il y avait des gens encore en vie pour les transporter à l’hôpital : « C’est à ce moment que nous sommes sortis, enjambant les cadavres allongés, les uns à côté des autres, jusqu’au portail du bistrot. A l’extérieur, le long de la route, j’ai vu deux pick-ups, l’un de la police, l’autre des Forces de Défense Nationale. Mais une autre, de l’Office Nationale des Télécommunications est arrivée sur les lieux quelques temps après », ajoute M. Nyandwi essoufflé par la douleur.

Les présumés coupables que le jury a entendu ce 14 décembre sont Etienne Bizozabishaka, Emmanuel Habonimana et Ferdinand Ngabireyimane, alias Mabele. Ce dernier est accusé d’avoir fourni, aux groupes armés installés dans la réserve de la Rukoko, de la nourriture et ce dont ils avaient besoin. Mabele nie catégoriquement cette accusation. Par contre, il annonce au jury qu’il peut donner de la lumière sur le massacre du 18 septembre 2011 à Gatumba. Le jury lui accorde la parole : « Ce jours-là, j’étais avec Désiré Uwamahoro, commandant du GMIR (Groupement Mobile d’Intervention Rapide) tout près d’une église adventiste, un peu plus loin du bistrot Chez les amis. Notre mission était de tendre une embuscade à Mukono un peu plus loin de l’église et de le tuer. Ce dernier était en compagnie de Nzarabu qui était allé le chercher. J’étais en train de mettre une tenue policière quand des coups de feu ont retenti. Quelques minutes après, Nzarabu nous a rejoints du côté de l’église. J’ai essayé de lui demandé si la mission avait réussi, mais Désiré Uwamahoro m’a intimé l’ordre de me taire. Et nous nous sommes dirigés Chez les amis rejoindre Kazungu qui s’y trouvait déjà avec d’autres policiers. C’est à ce moment que j’ai constaté que l’irréparable avait été commis. »

L’avocat des victimes a demandé au tribunal de Grande Instance une indemnité pour la trentaine de personnes assassinées : entre 3 millions et 380.400 millions de francs burundais. Pour ceux qui ont été blessées, il a demandé 10 millions pour chacun. Le jury n’a pas précisé la date du verdict.

Ngenzirabona

Burundi:Mahopa s’est évadé de sa chambre d’hôpital pourtant gardée par des policiers

Journal Iwacu
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A l’hôpital Bumerec, dans la chambre de Mahopa.©Iwacu

Libère Nzeyimana, alias Mahopa, chez qui la police affirme avoir saisi des équipements militaires le 6 décembre, a pris le large dans la nuit de ce 14 décembre alors qu’il était alité à l’hôpital Bumerec, à Kinindo. Il y subissait des soins intensifs suite à des coups qu’il avait encaissés dans un cachot du Bureau spéciale de recherche, lors de son arrestation le 6décembre 2011.

Ceux qui doutaient que Mahopa est qualifié par certains militaires, qui ont requis l’anonymat, de redoutable commando ont désormais la confirmation. Tout s’est passé comme dans un film hollywoodien. Deuxième étage, chambre 2-04. Deux policiers armés de leurs Kalathnicov montent nerveusement la garde à l’entré de la chambre. Sur la porte on lit « Visite interdite ». Mahopa est gentiment allongé sur son lit d’hôpital, du matin au soir, une prothèse enveloppant son coup tordu par des « inconnus » dans le cachot. Selon une infirmière sur place, il reçoit des visites médiales et quotidiennes comme tous les autres patients.

Ce matin (15 décembre), l’infirmière passe comme d’habitude. Elle salue le patient. Silence ! Pourtant, quelque chose, comme un corps humain, se trouve allongée sur le lit. L’infirmière soulève le drap et ne trouve que le couvre-lit en forme d’une personne sagement endormie. A la place de l’oreiller, la prothèse bien posée et une Bible à côté.

Elle informe les deux policiers qui, en inspectant la chambre, trouvent la fenêtre ouverte et la moustiquaire déchirée. Pourtant, on avait collé cette fenêtre à son cadrage en fer par une lourde soudure métallique.

A l’extérieur, Mahopa s’est servi d’une longue corde très épaisse qu’il avait attachée sur son lit pour descendre. Où l’a-t-il trouvée ? Dans l’immédiat, aucune réponse. Il s’est également servi de la tuyauterie externe qui longe le mur du bâtiment pour arriver au sol.
Actuellement Mahopa, chez qui la police affirme avoir trouvé des équipements militaires lors de son arrestation le 6 décembre, s’est volatilisé dans la nature. Avant son arrestation, il venait d’arriver de la Belgique où il avait passé plus de huit mois. A la police, Pierre-Channel Ntarabaganyi, porte-parole de l’institution, ne décroche pas son téléphone portable...


Ngenzirabona

10 décembre 2011

A quoi servent les lois régissant le Burundi, s’interroge le président de l’Acat ?

Net Press 
L'ancien officier de l’armée burundaise Libère Nzeyimana
conduit a l’hôpital @Radio Isanganiro
Me Armel Niyongere, président de l’Acat-Burundi trouve incompréhensible que les auteurs de la torture qu’a subi dans la nuit de lundi 5 décembre 2011 au BSR(Brigade Spéciale de Recherches) M. Libère Nzeyimana alias Mahopa ne sont pas encore connus dans un Etat régi par tout un arsenal de lois.
Pour lui, il est très étonnant qu’une personne arrêtée par la police et incarcérée au niveau de la police sain et sauf soit retrouvée dans un état d’inconscience totale le lendemain matin. Selon des informations disposées par Acat, Libère Nzeyimana n’a pas été torturé par d’autres prisonniers puisqu’il était incarcéré isolement dans sa cellule.
Le président de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture demande alors au procureur de la République en mairie de Bujumbura de diligenter les enquêtes le plutôt possible pour que les auteurs de cette barbarie soient arrêtés et traduits en justice.
La victime est aujourd’hui internée à l’hôpital Bumerec de Bujumbura et est toujours inconscient depuis mardi le 6 décembre 2011, le jour où il a été évacué par sa famille à partir de son lieu d’incarcération. Signalons également que sa chambre est surveillée par des policiers. Un membre de sa famille a indiqué à un reporter de Net Press que ses côtes ont été cassées et qu’il a reçu aussi des coups au niveau de la tête.
Pour la famille, M. Nzeyimana a été victime d’un montage pur et simple vu la précipitation avec laquelle le tribunal de résidence Rohero, les policiers accompagnés des manœuvres, puis rejoint par le commissaire municipal ont procédé à son expulsion. A ses yeux, cette force ménagée pour expulser une personne qui n’a jamais été assignée témoigne que ce coup était préparé d’avance, a déclaré un membre proche de la victime. Sa famille demande que justice soit faite.
Me Prime Yamuremye, avocat de M. Libère Nzeyimana sur le dossier relatif au contrat de bail de la maison qu’il occupait, a indiqué à Net Press que l’expulsion de son client a été effectuée en violation flagrante de la loi. Selon la loi, a-t-il expliqué, à partir de la date d’assignation, la personne concernée bénéficie de 8 jours pour déménager volontairement. C’est après cette période que l’exécution forcée du jugement intervient, ce qui n’a pas été le cas pour mon client, a-t-il déploré. Celui-ci a été assigné le lundi 5 décembre 2011 et le même jour son domicile a été assiégé par les trois groupes d’individus évoqués plus haut dans le présent article.
Me Yamuremye considère d’ailleurs cette façon de faire comme une violation de domicile car, la police n’avait pas un mandat de fouille-perquisition. Cet homme de droit estime donc que la présence des effets militaires dans la maison de son client serait liée à cette exécution précipitée du jugement rendu.
Même d’autres personnes qui regardent de loin le déroulement des faits, considèrent que les effets militaires trouvés dans la maison de M. Nzeyimana ont été amenés par quelqu’un d’autre pour que la police s’en serve pour l’accuser de détention illégale d’armes à feu et d’autres effets militaires. Il ne pense en aucun cas que M. Libère Nzeyimana pourrait laisser dans une maison qu’il n’occupait pas de façon permanente des armes « trouvées » par la police. Elles estiment que cet ancien officier de l’armée burundaise est victime de son appartenance aux Fnl d’Agathon Rwasa.Ngenzirabona

Les autorités burundaises s’expliquent sur l’emprisonnement d’Hassan Ruvakuki.


Net Press

Kabirigi Jean-Pierre,chef de la  rébellion
Force pour la restauration de la démocratie 
( FRD-Abanyagihugu)basée a l'Est du Burundi

Accompagné du ministre de la sécurité publique et celui de la force de défense nationale et des anciens combattants, le numéro deux de l’exécutif a rencontré hier tous les corps diplomatiques et consulaires pour leur expliquer le motif d’emprisonnement du journaliste de la Radio Bonesha Fm, M. Hassan Ruvakuki.

Le ministre de la sécurité publique a indiqué que cette institution possède des photos de notre confrère s’entretenant avec M. Kabirigi Pierre-Claver. Il a souligné que sur certaines photos, le correspondant de Rfi, section swahili appara$it avec appareil enregistreur dans la main et sur d’autres, il possédait un ordinateur. 
Le ministre de la sécurité publique expliquait que ces photos ont été prises sur le sol tanzanien quelques jours avant l’attaque de Cankuzo.

A ce sujet, les ambassadeurs ont voulu savoir d’où sont venues ces photos et le ministre de la sécurité publique a répondu qu’elles ont été livrées par le service national de renseignements. Mais il a refusé de leur révéler la source arguant que la loi ne l’autorise pas. Rappelons qu’au début de son emprisonnement, l’infraction à charge d’Hassan Ruvakuki était la participation aux mouvements rebelles mais que pour le moment il est accusé d’une infraction de terrorisme.
Ngenzirabona

Burundi : l'ancien chef d'Etat Ntibantunganya plaide pour le dialogue politique

Xinhua
Général Moise,Chef de la nouvelle rébellion
 Fronabu-Tabara

L'ancien président burundais (1994-1996) et sénateur à vie depuis 2002, Sylvestre Ntibantunganya, a plaidé pour un dialogue politique entre différents protagonistes en vue des élections "apaisées, libres, transparentes, équitables et démocratiques" au Burundi à l'horizon 2015.

Les velléités rebelles dont il est question depuis plusieurs mois au Burundi peuvent être traitées par le gouvernement du président Pierre Nkurunziza de plusieurs façons, estime M. Ntibantunganya dans un exposé qu'il a fait jeudi soir au sujet de la situation politique, sécuritaire et sociale du Burundi, en qualité de consultant commandé par le FORSC (Forum pour le Renforcement de la Société Civile).
Le gouvernement peut tout mettre en œuvre pour « les étouffer efficacement et définitivement dans l'œuf » en usant des moyens politiques, administratifs, policiers, militaires et judiciaires et c'est cette façon qui semble jusqu'aujourd'hui privilégié par le pouvoir, a indiqué l'ancien chef d'Etat burundais.
Le Général Moise dans les montagnes du Congo
Si cette voie réussit, a-t-il affirmé, le pouvoir en sortira vainqueur et en récoltera les dividendes politiques, car le peuple burundais ne demande que la garantie pour sa paix, sa sécurité et sa quiétude.
Il a toutefois fait remarquer que cette stratégie peut se heurter à la résistance des rébellions proclamées et que la guerre ferait rage et provoquerait d'énormes dégâts humains et matériels.

La voie qui est "salutaire" pour M. Ntibantunganya est celle de configurer et de conduire un vaste dialogue politique et social inscrit dans la logique de consolidation de la paix et de la démocratie.
Ce dialogue aurait pour objectif de préparer un processus politique menant à des élections de 2015 apaisées, libres, transparentes, justes, équitables et, en conséquence démocratiques, avec la participation de tous les protagonistes politiques et d’éliminer définitivement les menaces de résurgence des violences politiques au Burundi.
Ngenzirabona

Arrestations d’opposants au Burundi

AFP
Une vague d'arrestations pour "actes de terrorisme" frappe les rangs de l'opposition au Burundi, a annoncé aujourd'hui le président de l'une des principales ligues des droits de l'homme locale, faisant état d'au moins 43 arrestations en moins de deux semaines.
"Une nouvelle vague d'arrestations touche l'opposition depuis moins de deux semaines (...) il y a déjà 43 personnes arrêtées pour actes de terrorisme surtout dans les provinces de Cankuzo (est), Muyinga (est), Ngozi (nord) et Karuzi (centre)", a déclaré Pierrre Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh).
"Toutes ces personnes arrêtées sont des cadres locaux des partis d'opposition (...) elles ont été arrêtées souvent sans mandat, sur leurs lieux de travail, dans un bar ou dans la rue et ont été acheminées vers Cankuzo à l'insu de leurs familles", a-t-il dénoncé, qualifiant ces arrestations d'"enlèvements". Ces trois partis, les ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), le Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) et l'Union pour la paix et le développement (UPD) sont accusés par le pouvoir d'être derrière les nouvelles violences au Burundi.
Ngenzirabona